Stade de Genève : vers la fin du ciel orangé

Depuis trois hivers, le stade de Genève est devenu la source la plus importante de pollution lumineuse du canton, voire de la région, par les séances de luminothérapie que subit la pelouse du terrain quasiment chaque nuit entre novembre et janvier. Très loin à la ronde, le ciel s’illumine d’orange du soir au matin, particulièrement lorsque les nuages stagnent et réfléchissent la la lumière du stade vers la ville. Alors que le Grand Genève a expérimenté une extinction quasi-totale de son éclairage public en septembre dernier avec l’évènement “La Nuit Est Belle” et prend conscience du problème de la pollution lumineuse sur l’environnement et la qualité de vie, il est difficilement envisageable de voir ces pratiques se prolonger indéfiniment. Rappelons qu’en 2018 le Grand Conseil genevois a adopté, à l’unanimité, une motion demandant un éclairage nocturne économe, et que de nombreuses communes de la régions réfléchissent sérieusement aux mesures à prendre afin de limiter la pollution lumineuse sur leurs territoires. Les habitudes du stade contrastent fortement avec la volonté publique affichée dans le canton, alors que celui-ci est étroitement lié au Conseil d’Etat genevois.

Le stade de Genève rayonnant par une nuit couverte de l’hiver 2019-2020

Heureusement, la fondation du Stade de Genève, qui gère l’infrastructure, a annoncé qu’elle renonce à au gazon “hybride” qui demandait d’être illuminé tout l’hiver, en plus d’être chauffé (!). A la place, un gazon complètement synthétique sera installé dès cet été, qui annonce ainsi la fin des débauches de lumière à des fin d’entretien et ainsi le retour de nuit plus noires dans la région genevoise dès l’hiver 2020-2021.

Dans le contexte de la prise de conscience actuelle, cette décision est à saluer. La situation absurde vécue depuis trois ans trouve enfin une issue raisonnable, qui amènera à une nette diminution de la pollution du canton et améliorera la qualité de vie de dizaines de milliers d’habitant des villes de Lancy, Carouge, Plan-les-Ouates et Genève, qui seront rejoint par les quelques milliers de habitants du futur quartier de la Praille-Acacias-Vernet. Il faudra retenir de cette pauvre histoire une leçon appelant à la vigilance, afin qu’une situation similaire, incohérente avec les efforts publics entrepris, ne se reproduise pas d’une manière ou d’une autre.